Des pierres et des hommes
Dans le cadre de nos articles sur les actions d’écologie intégrale menées par nos adhérents, découvrez ci-dessous le beau travail des frères Prémontrés de l’abbaye de Mondaye, structure adhérente au Cèdre :
« Depuis la Révolution, les bâtiments de notre communauté de frères Prémontrés de l’abbaye de Mondaye (Calvados – www.mondaye.com) étaient amputés de l’imposante partie que représentait la ferme abbatiale. Si dans l’histoire deux occasions s’étaient présentées, c’est en 2007 que la Providence s’est manifestée grandement. Ce n’est qu’en 2011 que les travaux de restauration commenceront. Quand bien même nous étions si heureux de retrouver cette propriété, se posait pour nous la question de l’occupation de ces bâtiments. À ce jour, tous ne sont pas encore occupés, ils nécessitent des travaux importants pour être utilisés, mais est-ce nous qui devrions occuper l’ensemble des espaces disponibles ? Dans la période d’achèvement des travaux de la première tranche, notre réflexion se faisait plus précise : restaurer des pierres certes, mais pour quoi faire ? Un bâtiment sans hommes ne tient pas, c’est une coquille vide... mais des hommes dans un bâtiment... alors restaurer des hommes ?
C’est ainsi qu’est né ce projet d’accueillir dans une partie de ces bâtiments, un foyer de réinsertion dont la tâche consisterait en la création, l’entretien et la vie d’un potager dans l’immense cour de ferme. Projet un peu fou ! Mais une réalité qui a pris vie depuis janvier 2013. Mais là encore est-ce que c’est la réalisation qui passe avant les acteurs ? Les personnes accueillies au sein du foyer viennent en activité sur la journée. Sur une semaine, ce sont actuellement près de 25 personnes qui se succèdent. Autour d’un moniteur qui organise le travail de chaque jour, les personnes mettent en œuvre un immense potager organisé en plusieurs zones : légumes, arbustes à fruits, verger, herbes aromatiques.... mais aussi carrés de fleurs pour aider à la pollinisation. Si le temps n’est pas propice, des activités à partir de récupération de palettes et du travail du bois sont réalisées pour « meubler » le jardin potager : nichoirs, bancs, jardinières...
Une des particularités de ce foyer est d’être implanté dans un lieu non confiné, c’est-à-dire que l’espace de travail extérieur est ouvert à la visite des promeneurs ou des hôtes de notre abbaye. Non seulement il y a une réinsertion par l’activité, mais aussi un retour à une socialisation par les rencontres avec les visiteurs. Qui d’entre nous n’a pas un carré de terre qu’il gratouille quelque part ? L’intérêt s’il ne porte pas sur la manière de travailler, porte sur les fruits, les légumes, les plantes. Il est une rencontre qui au matin de Pâques a elle aussi eu lieu dans un jardin... croyons que rebâtir des hommes c’est participer à une résurrection... »
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